Bernadette de Lourdes est une amie indispensable pour la jeunesse
Bernadette Soubirous
Bernadette de Lourdes est une amie indispensable pour la jeunesse exclue, aux périphéries de notre société contemporaine.
De l’Occident à l’Orient, la jeunesse connaît bien des tourments : la guerre ; la faim ; le chômage ; le désespoir ; la perte de repères, d’idéal ; la pornographie ; la drogue … La jeunesse est fragile, cabossée .
Dans cette boue des maux du monde qui colle à notre peau, qui colle au fond de notre cœur, Bernadette nous dit par ses gestes ce que nous sommes invités à y faire.
« Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire. »
En 1858, lorsque l’Immaculée Conception, Aquero, décide de venir à notre rencontre, elle ne choisit pas une église ni moins une sainte religieuse comme messagère. « La belle dame » choisit d’apparaître à la périphérie de la petite ville de Lourdes, dans une grotte, un endroit sale qui sert de décharge, de tute aux cochons … Loin des salons bourgeois de la ville ou des chapelles dorées.
Marie choisit Bernadette. Âgée de 14 ans, la petite ne sait ni lire ni écrire, elle va en classe pour les pauvres avec des enfants de 6 à 8 ans. Elle souffre d’un asthme tenace et douloureux depuis 1855 quand l’épidémie de choléra s’est abattue sur Lourdes. Sa famille, que la crise a sévèrement touché, vit au « Cachot », une ancienne annexe de la prison désaffectée car jugée trop insalubre pour des prisonniers. Bernadette connaît la plus grande pauvreté qui s’accompagne d’une marginalisation brutale de la société lourdaise. Elle connait pour le subir ce qu’est un regard qui exclue, qui méprise. Pour beaucoup elle n’est qu’une « petite merdeuse » sans intérêt aucun. « Et oui, Bernadette ce n’est que cela », l’icône d’une jeunesse désarmée face au monde mais d’une jeunesse qui a tant à recevoir si elle apprend en plongeant son regard dans les yeux de celle qui a vu …
C’est au creux de ce rocher aux périphéries de la ville de Lourdes que Marie nous invite à la suite de Bernadette.
Des 18 rencontres que Bernadette a eu avec « la belle dame », il en est une qui me pénètre plus particulièrement. Le jeudi 25 février, lors de la 9ème apparition, Aquero demande à Bernadette d’aller boire à la fontaine et de s’y laver. Ne comprenant pas elle se dirige d’abord vers le Gave de Pau qui coule derrière elle. Mais l’apparition lui fait signe de se rendre au creux de la grotte et d’y fouiller dans cette boue infâme. Bernadette en cet endroit exigüe n’a d’autre choix que de se mettre à quatre pattes, grande humiliation, grande humilité, là elle gratte le sol.
Elle se lave, elle boit, elle obéit. L’eau est boueuse, son visage en est recouvert.
Aujourd’hui cette eau coule encore après 160 ans, sans interruption. L’eau s’est éclaircie, elle sort du creux du rocher où des millions de pèlerins des quatre coins du monde viennent chaque année y boire et s’y laver. Des malades sont guéris de maux physiques, psychiques et spirituels.
Marie nous invite à Lourdes à refaire ce geste. Mais que nous dit-il ?
Avec Bernadette, demandons l’humilité de creuser cette boue qui nous fait honte, au fond de notre cœur, dans notre société. Car ce qui attend d’être révélé sous cette fange, c’est une source vive. Cette source à la grotte subsistait avant qu’elle ne soit dégagée de la boue, cette source qui se trouve au fond de notre cœur c’est la grâce de Dieu qui précède toute faute, tout mal.
Si nous contemplons Bernadette et qu’avec son intercession nous parvenons à creuser la boue de nos maux, des maux du monde, alors nous y trouvons une source à laquelle toute personne exclue, marginalisée, peut à son tour venir boire et redonner vie à ses membres presque morts.
Allons en pèlerinage à Lourdes, boire à la fontaine et nous y laver. Notre monde a tant besoin que sa jeunesse se relève de la boue et puisse à son tour porter aux périphéries de notre société cette eau qui donne vie. Laissons couler la source de notre cœur.
Clément, 25 ans, de Lourdes -@JeSuisLourdes